Date de publication : 12/01/2013
Si Dominique Bluzer, patron du Grand théâtre de Provence, a débuté la soirée par des vers (légèrement accommodés) de Corneille - c’était le lieu et le moment idoines – les « acteurs du milieu économique comme se définissent les patrons du pays d’Aix, y sont allés aussi de leurs tirades, à l’occasion des vœux partagés de l’UPE13 et de la CGPME. Mais pas forcément dans le registre poétique…
Avant-hier soir, dans un hall du GTP rempli d’entrepreneurs, de représentants de fédérations professionnelles, des pôles d’activités locaux, Thierry Schifano et Frédéric Régis ont ouvert le bal en souhaitant une bonne année 2013 à tous les invités- sous le signe de la culture, évidemment. Mais le discours a rapidement glissée sur le terrain politique- comme l’an dernier.
« Depuis trois ans, que ce soit par la voix des présidents d’associations ou par le témoignage des mandataires du pays d’Aix, nous n’avons cessé de le répéter : travailler ensemble, partager une vision commune des enjeux, apporter des réponses concrètes aux difficultés des entreprises, dépasser les enjeux idéologiques pour bâtir un pays d’Aix toujours plus fort, toujours plus respecté mais inscrit nécessairement dans une dimension plus large… » Œillade à peine violée du président de l’UPE13 au projet de métropole, défendu par le milieu économique, mais qui est loin d’obtenir les faveurs des politiques locaux.
« Préserver l’identité » Profitant de la présence de plusieurs d’entre eux, dont Maryse Joissains, Frédéric Régis (CGPME) a enfoncé le clou. « Nous participons quotidiennement et toujours plus à l’effort des politiques publiques menées en pays d’Aix parce que nous aimons ce territoire, c’est le nôtre, celui que nous avons choisi… Mais nous ne voyons aucun retour de notre investissement. »
Et d’évoquer les sempiternels problèmes de transport et de logement, mais aussi «a « fiscalité galopante » dont l’épisode épineux de la CFE.
Si cette conception de la métropole (entendre par là une gouvernance unique sur tout le bassin d’Aix-Marseille) obtient donc les faveurs des mandataires du patronat, reste qu’ils se déclarent toujours attachés à l’identité du territoire aixois. C’était d’ailleurs le fils rouge de la soirée. Car, comme l’a rappelé Frédéric Régis, « il s’agit de préserver à la fois l’identité des territoires qui restent les acteurs principaux de la construction métropolitaine et l’intérêt général de l’union et de l’économie qui la traverse ». Plus limpide que Corneille…
Pourquoi ils ont choisi le pays d’Aix
Certains expriment régulièrement leur « ras-le-bol » de vivre et travailler sur un territoire sclérosé en matière de transport, de logement, etc. Mais malgré tout, ils semblent l’apprécier, ce pays d’Aix, au point d’y avoir installé leur entreprise. Lors de cette soirée des vœux, plusieurs entrepreneurs ont été invités à s’exprimer sur leurs motivations. Guillaume Bouton, des Fonderies du Midi (Vitrolles), a ainsi parlé d’un « bassin économique de qualité » doublé d’un « plateau universitaire d’excellence ».Selon Yvers Morel, de Bazile Telecom (Aix), le territoire est synonyme « d’attractivité » et de « compétence technique » et offre aussi des outils d’accompagnement économiques performants. Caroline Derot (Les 3 Mondes) a félicité « les institutionnels qui ont si bien porté la culture », tandis qu’Olivier Toury, de Powersys, ne tarissait pas d’éloges sur le pays d’Aix qui offre « une qualité de vie »à ses collaborateurs – « un levier de compétitivité », a-t-il souligné. Enfin, reconnaissait ce Normand d’origine, « nos partenaires commerciaux, qui se situent surtout à l’étranger, connaissent et adorent la Provence ». Car au-delà de « l’attachement affectif » affiché par certains comme Patricia Pacchiano ‘L’atelier d’L, à Saint-Paul-lez-Durance), il y a bien un enjeu d’image qui peut s’avérer payant. Philippe Korcia (Voyages Eurafrique) racontait ainsi avoir obtenu un marché international grâce à la notoriété de la Provence. Celle d’Aix (avec son festival) et de Marseille (avec l’OM) … Le territoire de la métropole, quoi.