Date de publication : 11/09/2009

Fabricants et opérateurs conçoivent de plus en plus de produits et de forfaits adaptés aux plus âgés. Un marché en pleine expansion.

 

Aujourd’hui difficile de vivre sans un mobile ou un accès internet, ne serait-ce que pour trouver un renseignement administratif ou un numéro de téléphone. Résultat, les plus âgés sont de plus en plus équipés : 50% des séniors ont un mobile, 40% des 80-69 ans sont connectés à internet, selon le Credoc. L’âge de la fracture numérique recule. Les plus de 70 ans n’échappent pas à ce mouvement : 11% d’entre eux disposent d’un accès internet. 

Alors qu’un nouveau sénior « nait » toutes les 37 secondes, opérateurs et fabricants télécoms s’intéressent de plus en plus à cette cible. D’autant que ses revenus annuels moyens sont supérieurs d’un tiers à ceux des moins de 60 ans (33 000 euros contre 6000 euros), selon une étude réalisée par l’éditeur Bayard pour Orange.

Bien sûr les séniors n’aiment pas être stigmatisés et recouvrent une population très hétérogène. Ainsi, Orange vend aux jeunes séniors très actifs et branchés des forfaits Orange Everywhere qui leur permettent de rester connectés à internet en permanence, y compris dans leur maison de campagne. En revanche, pour les plus âgés rétifs à la technologie, il a créé les forfaits initiaux (à 7 et 13 euros) et les packs internet Hello conçus pour les néophytes. Quant aux opérateurs mobiles virtuels (MVNO), s’ils se sont pour l’heure concentrés sur les jeunes, certains pourraient se lancer prochainement sur le marché des séniors.

Du côté des fabricants de terminaux, la PME suédoise Doro, qui a racheté en 2000 la division terminaux de Matra Nortel communications, a bien compris les besoins de cette population. Elle a lancé des téléphones de maison qui s’adaptent progressivement à la montée en âge : au fil des modèles, les touches deviennent plus larges, les caractères plus gros, le son peut être amplifié, les modèles sont compatibles avec les prothèses auditives (alors que les téléphones classiques créent des effets de Larsen), les menus sont simplifiés, etc. L’ensemble de la gamme est équipée d’un bouton d’appel d’urgence discret qui permet d’envoyer un SMS en cas de chute ou de problème.

 

Rien de compliqué

  « Nous simplifions les fonctions des téléphones pour ne retenir que l’essentiel. Les plus âgés veulent pouvoir appeler, envoyer et recevoir des SMS, avoir un répertoire et la fonction réveil. En revanche, ils ne veulent pas des jeux ou des MP3 qui compliquent les menus et la manipulation », explique Jérôme Arnaud, PDG de Doro. Si 50% des plus de 65 ans en France ont un mobile, 70% d’entre eux n’en sont pas satisfait, selon une étude réalisée par le cabinet Synovate. Chez les plus de 65 ans, 90% sont presbytes, 30% ont une perte d’audition, 42% ont des problèmes de dextérité des mains et 46% ne sont pas à l’aise avec la technologie. Autant de spécificités que Doro prend en compte.

Preuve que la demande est là, Doro enregistre une hausse continue des ventes de ses produits destinés aux séniors depuis 2006. Jusqu’à enregistrer une croissance de 125% au premier trimestre de cette année ! Présent dans la grande distribution comme Auchan, Cora ou la Fnac mais aussi la distribution spécialisée (pharmacies), Doro devrait bientôt arriver sur les étagères des grands opérateurs et des chaînes de boutiques GSM.

 

Marie-Cécile Renault